L’église – Influence du Clergé avant 1905

A partir de 1905, le clergé n’exercera alors plus guère d’influence sur les « petites gens ». Et pourtant, il n’est pas encore si loin le temps ou il pouvait parler au nom de la population, fustiger les gouvernants et peser sur la vie publique.

Un sermon prononcé en 1813 / 1814 apporte la preuve de ce pouvoir perdu. Le curé de Surfonds s’en prend avec violence à Napoléon et l’accuse ouvertement de tous les maux causés par la retraite de Russie :

« N’avons –nous pas tous les jours le cœur déchiré par les gémissements et les lamentations d’une foule de veuves et de mères qui demandent à Napoléon leurs tendres enfants, devenus les victimes infortunées de sa folle ambition et de ses projets destructeurs. »

OUI, s’exclame-t-il !

« aux noms de Moscou, de l’Espsic (Leipzig) et de Dresde, elles laissent échapper comme malgré elles, des soupirs entrecoupés de sanglots qui saignent le cœur »…

Il se prononce sans hésitation pour le retour du roi :

« Consolez-vous père et mère, on ne mettra plus vos enfants en coupe réglée. Tranquilles dans leurs foyers, sous les auspices d’un prince doux et humain, ils vont désormais couler des jours sereins. Celui qui règne dans les cieux, qui abat et relève les têtes couronnées, nous l’a donné pour nous gouverner. Il nous avait préféré un tigre dans sa colère, il nous donne un agneau dans sa clémence et sa miséricorde ! ».

Une telle éloquence aura contribué à n’en pas douter, au réconfort de nombreuses familles meurtries par la campagne de Russie. Désormais l’église ne guide plus la pensée populaire.

brouillon-du-sermont-prononce

Brouillon du sermont prononcé

Page précédenteAccès à la galerie photos